Samuel Lagabrielle, interne en formation au CHU de Bordeaux, partage avec vous son expérience de recherche à l’Université de McGill à Montréal.

Samuel Lagabrielle:

« La formation chirurgicale est longue et j’avais depuis longtemps envie d’intégrer dans mon cursus Universitaire une année de formation à l’étranger.

L’idée a germé il y a plusieurs années et a fini par se concrétiser en novembre 2015 avec un départ vers l’Université McGill à Montréal au Canada.

Bien entendu, une telle expérience se prépare très longtemps à l’avance. Après réflexion et discussion sur les différentes possibilités d’accueil, je me suis concrètement lancé dans le projet en 2013 en m’inscrivant en Master 2. Les cours théoriques se sont déroulés sur l’année universitaire 2014 / 2015 et un accord a pu être trouvé pour que le stage pratique se fasse l’année suivante à l’étranger.

Le terrain de stage est un point crucial. Il a pu se résoudre grâce à des collaboration existantes entre le service d’Urologie de Bordeaux et le Pr Franck Bladou du service d’Urologie de l’Hôpital Général Juif de Montréal.

Enfin, vient la question du financement. Après avoir beaucoup travaillé sur les aspects scientifiques de mon projet de recherche notamment au sein de séminaires de préparation au Master 2, j’ai finalement obtenu une bourse de recherche de l’Association Française d’Urologie pour cette année.

L’arrivée à Montréal a été intense en émotions, c’était comme découvrir deux nouveau-mondes : les Amériques et la recherche fondamentale. Après une année entière consacrée à la rédaction du projet, aux demandes de bourse, aux séminaires de formation et à l’obtention d’un visa, me voici enfin sans gant, sans masque et sans patient, derrière un bureau avec ordinateur au bout d’un long plan de travail sur lequel s’entassent des tubes à essais, centrifugeuses et tout un tas d’objets inconnus.

Cette année loin du bloc opératoire, malgré le changement de décor, fût très riche d’enseignements.

  • Lecture scientifique, appliquée et critique. Lorsque l’on choisit un projet de recherche, il faut maitriser son sujet. Cela implique de prendre le temps de lire, de comprendre et d’analyser la littérature scientifique.
  • Elaboration d’un protocole de recherche. Démontrer scientifiquement une idée nécessite un cheminement bien particulier. Tenant compte de l’expérience du laboratoire, des collègues, et des données de la littérature cette partie du travail a pris de nombreuses semaines permettant d’appréhender de manière concrète la difficulté et la rigueur qu’imposent un travail de recherche. 
  • Persévérance. J’ai rapidement réalisé que mes espoirs et mes résultats ne se superposaient pas toujours. Bien sur, ces échecs auxquels le chercheur se confronte stimulent le travail. Mais la progression est lente et consiste souvent en une succession de problèmes qu’il faut résoudre et surmonter. En se sens il n’y a pas de routine car chaque étape est nouvelle et la franchir en apporte une nouvelle, presque sans fin.
  • Importance du travail en équipe. Au laboratoire, rien ne se fait sans les collègues, les chercheurs plus expérimentés, les directeurs de recherche. Ce travail en équipe se matérialise par des réunions avec les superviseurs et les collègues au cours desquelles chacun présente l’avancée de ses travaux, mais également de manière plus simple par des échanges de données, de techniques, de connaissances ou de réactifs entre chercheurs.

L’intérêt de cette année de recherche aura été majoré par l’immersion dans la culture nord américaine dans cette ville bilingue qu’est Montréal avec son hiver glacial et son été suffocant.

Je remercie le Professeur Grégoire Robert du service d’Urologie de Bordeaux et le Professeur Franck Bladou du service d’Urologie de l’Hôpital Général Juif de Montréal qui se sont investis dans mon projet et ont permis sa concrétisation ! « 

jewish_hospital_montreal laboratoire_montreal_bordeaux_urologie_recherche_prostate laboratoire_montreal_bordeaux_urologie lady_davis_institute_montreal lagabrielle_samuel_montreal_bordeaux